Les Mots qui Tuent
Un ghostwriter anonyme (Ewan McGregor) est engagé pour retravailler les mémoires d’Adam Lang (Pierce Brosnan), ancien Premier ministre britannique dont l’ancien collaborateur s’est suicidé dans des circonstances troubles. Isolé dans une maison bunker sur une île américaine, il découvre des incohérences troublantes : des références codées à des crimes de guerre en Afghanistan, des passages supprimés sur une mystérieuse société « CRD ». Quand Lang est accusé par la Cour pénale internationale, le manuscrit devient une arme politique.
Encre et Sang
L’enquête du narrateur le mène des archives du MI6 aux quartiers généraux d’une multinationale suspecte. Chaque indice est littéraire : un livre dédicacé mène à une ex-espionne (Olivia Williams), une annotation marginale révèle des transferts bancaires secrets. Polanski filme la recherche comme une chasse aux mots – plans serrés sur des stylos, machines à écrire vintage, et cette phrase répétée : « Un bon ghostwriter doit tout savoir – et tout oublier ».
L’Île aux Mensonges
Tourné en Allemagne (doublant les États-Unis), le film exploite magistralement les paysages désolés : routes côtières balayées par la pluie, forêts où rôdent des voitures noires. La scène clé dans un ferry est un chef-d’œuvre de tension – tandis que le ghostwriter lit un rapport compromettant, la caméra révèle que chaque passager le surveille. La musique inquiétante d’Alexandre Desplat accentue cette paranoïa glaciale.
La Vérité n’a pas d’Auteur
Le final cynique est du pur Polanski : le manuscrit achevé circule dans Manhattan… tandis que son auteur se fait écraser par une voiture à Londres. Le dernier plan montre des pages volant au vent – certaines vierges, comme autant de vérités inavouables. Avec ce thriller métaphorique sur le pouvoir des mots, le cinéaste signe une critique acerbe des manipulations géopolitiques post-11 septembre.