Introduction : Un cadavre à la frontière
Adaptée de la série nordique « The Bridge », « The Tunnel » nous plonge dans une enquête troublante : le corps d’un politicien français est retrouvé précisément à la frontière franco-anglaise dans le Tunnel sous la Manche. Cette découverte macabre déclenche une collaboration forcée entre deux détectives aux méthodes radicalement différentes : l’anglais Karl Roebuck et la française Elise Wassermann.
Duo explosif
La série excelle dans le portrait de ce partenariat improbable. Karl, pragmatique et charismatique, s’oppose constamment à Elise, froide et méthodique, atteinte du syndrome d’Asperger. Leurs interactions électriques, entre méfiance et respect naissant, deviennent le cœur battant de la série. Chaque épisode révèle un peu plus leurs personnalités complexes, tandis que l’enquête les pousse dans leurs retranchements.
Le jeu du tueur
Le meurtrier, qui se fait appeler « Truth Terrorist », ne se contente pas de tuer. Il orchestre une série de crimes soigneusement mis en scène pour dénoncer la corruption et l’hypocrisie sociale. Chaque nouveau corps s’accompagne d’un message provocateur, transformant l’enquête en duel intellectuel avec ce justicier pervers. La série explore avec brio comment la morale peut devenir une arme entre les mains d’un fanatique.
Crise transmanche
L’affaire dépasse rapidement le cadre policier. La découverte du cadavre à la frontière exacte déclenche une tempête diplomatique entre Paris et Londres. La série dépeint avec acuité les tensions politiques exacerbées par l’enquête, où chaque pays cherche à protéger ses secrets. Les enjeux montent en puissance jusqu’à menacer l’équilibre européen tout entier.
« The Tunnel » transcende le simple polar pour offrir une réflexion glaçante sur l’Europe contemporaine. Entre scènes d’action haletantes et dialogues ciselés, la série interroge nos valeurs dans un monde où les frontières – géographiques et morales – deviennent de plus en plus poreuses. Une première saison qui marque durablement par son intelligence et son intensité dramatique.
